中国与贫民窟:胡斯曼

来源:百度文库 编辑:神马文学网 时间:2024/04/30 23:08:32


La population urbaine chinoise compte 600 millions de personnes ; viennent s’ajouter dans les villes près de 150 millions venant des campagnes mais qui n’ont pas le statut de citadin. L’historien Qin Hui, dans un article paru dans le journal Nanfangzhoumo intitulé « Urbanisation et droits des pauvres, 城市化与贫民权利 » avait souligné en avril 2008 le problème du logement de ces migrants et la quasi absence de droit de ces populations. Cet intellectuel très influent à Pékin avait conseillé de former des bidonvilles en Chine. Cette proposition, en apparence absurde, avait provoqué beaucoup de remous. Ces arguments et les débats avaient permis de cerner la problématique complexe des droits presque inexistants des travailleurs migrants. Dans cet article, il développe ses arguments et analyse les phénomènes des bidonvilles dans divers pays. Je traduis les principales parties de ce long article dans plusieurs billets étalés sur quelques jours. Par ailleurs, il faut signaler que certaines remarques du texte doivent être remises dans le contexte chinois et visent les faillites du systèmes actuel; les critiques ne sont pas toujours totalement explicites.Qin Hui :
Urbanisation et Pouvoir des pauvres, histoire des changements des communautés dans les classes inférieures des villes dans le monde moderne

L’urbanisation s’accompagne de l’arrivée en grand nombre de nouveaux migrants, comment leur permettre de se loger et de s’intégrer aux villes ? Durant les périodes démocratiques*, deux phénomènes sont observés : un système permettant aux pauvres de résoudre leur problème de logement avec la tolérance de bidonvilles ou un type d’Etat providence qui a supprimé les bidonvilles ; une tendance globale mène vers la liberté et le bien-être. Bien que ces deux pratiques montrent des avantages et des inconvénients, aujourd’hui, on peut reconnaître que le manque de liberté et de bien-être dans les pratiques mène à des conditions minimales humaines intolérables**.

A.  Le véritable problème n’est pas les bidonvilles, il réside dans la destruction des bidonvilles.

La politique d’ouverture et de réforme a entraîné une forte urbanisation en Chine. Nous entendons souvent la constatation suivante : « 140 millions de paysans sont arrivés dans les villes, mais nous n’avons pas vu l’émergence de bidonvilles, ce qui est un miracle inédit. » Cependant, je considère que nous devons expliquer, si ces gens n’habitent pas dans des bidonvilles, où ils logent. Tous ceux qui parlent de ce miracle éludent ce problème.
Ces paysans-ouvriers ont-ils acheté des logements ? Certainement très peu. Le gouvernement leur  offre-t-il des habitations sociales ? Il me semble que je n’en ai jamais entendu parler. Ont-ils eux-mêmes construit des cabanes ? Apparemment, non ! Où logent-ils donc? Sont –ils montés au ciel ou bien entrés dans la terre ?
Actuellement, certains critiquent les bidonvilles ; peu parlent des pays développés occidentaux car les quartiers des pauvres ont de belles constructions, les habitations, type cabane, sont présentes surtout dans les pays en voie de développement. D’autres disent : « Regarde les bidonvilles en Inde, c’est catastrophique, ceux en Amérique latine, c’est catastrophique ; ce sont les mauvais résultats du capitalisme et du libéralisme. »
Les théories de ces gens mettant sur le dos du capitalisme la formation des bidonvilles viennent justement du XIXe siècle de critiques marxistes très sévères. Le vrai problème est ailleurs : les quartiers pauvres ont vraiment des conditions de logement misérables, qui ne peuvent se poursuivre. Avec le développement rapide de l’économie, les prix s’envolent dans les villes, car de nombreuses personnes visent le prix le terrain et pensent que construire des habitations sociales n’est pas profitable. Par tous les moyens, on a chassé les pauvres des centres villes, puis on a construit de luxueuses habitations.

* Qin Hui semble désigner dans cette phrase les phénomènes apparus dans les pays démocratiques.
** Cette phrase ramène en Chine.

Je poursuis la traduction des principaux passages de l’article de Qin Hui.
Une seconde partie s’attache aux transformations menées par le baron Haussmann dans le Paris du Second Empire et montre toutes les discriminations que subissent les populations flottantes. Bien entendu, ce miroir nous renvoie à certaines descriptions des conditions actuelles des migrants chinois. La revue « Perspectives chinoises » nous a indiqué hier qu’un texte qui présente et commente cet article se trouve en ligne ici . L’auteur de l’article, Edmund W. Cheng, remarque qu’ « En faisant des analogies avec la période haussmannienne de Paris et l’apartheid en Afrique du Sud, Qin explore la discrimination institutionnelle envers les migrants chinois, et demande la reconnaissance de leurs droits pour mettre fin à cette injustice. Cette perspective fondée sur le droit contraste avec les politiques d’état fondées sur des approches utilitaires, qui traitent les migrants comme une force de travail nécessaire bien qu’exclue. En provoquant cette tension dans le spectre politique, la proposition de Qin a attiré des gens de positions différentes, volontairement ou non, dans un débat sur les droits des migrants ».
Une dernière partie montre les améliorations apparues après la période d’Haussmann et la prise en compte des conditions des pauvres. Il est facile de voir que ces lignes constituent un véritable message qu’envoie l’historien aux plus hautes autorités.

 


Le texte de Qin, principaux passages :

A. Importants destructions et transferts de population du français Haussmann
Durant le Moyen-Age, l’immigration n’était pas libre et Paris n’avait pas de bidonville. Après la Révolution, l’immigration a gagné sa liberté. Le nombre de paysans installés dans la capitale a fortement crû. Durant les périodes de la Restauration, de la Monarchie de Juillet et du Second Empire, l’industrialisation de la France et l’extension des villes se sont accélérées. De 1800 à 1860, la population de Paris a triplé, de 580 000 à 1,7 million. Les pauvres nouveaux migrants ont saisi les opportunités et des logements privés à bas loyers adaptés ont vu le jour pour former dans l’ouest, le nord et l’est de la capitale des bidonvilles. Non seulement, ces quartiers manquaient de raffinement, mais les hauts dignitaires se sentaient mal à l’aise face à ce spectacle. Par ailleurs, ces quartiers avaient donné origine à nombre de révoltes. Même si les idées radicales ne proviennent pas des quartiers pauvres, certains notèrent que de 1789 à 1848, les fauteurs de troubles avaient dressé leurs barricades dans ces rues. Les canons de la répression avaient du mal à parvenir dans ces artères étroites, c’est pourquoi ces bidonvilles provoquaient des maux de tête aux unificateurs.
Une opportunité vint avec l’arrivée de Napoléon III en 1852, qui rétablit l’Empire, qui se dirigeait vers une dictature et un affaiblissement des droits du citoyen. L’Empereur en 1853 nomma le baron Haussmann préfet de la Seine et lui confia la mission « d’aménager » les quartiers pauvres.
Son pouvoir était immense, il utilisa la force du pouvoir pour détruire les quartiers et déplacer les populations. On raconte que sur une carte de la ville de Paris, il traça plusieurs lignes droites sur les rues étroites et encombrées du Paris du Moyen-Age pour créer la forme d’une nouvelle ville. Il a renversé les obstacles pour créer de grands boulevards. En 17 ans, 43% des habitations ont été détruites. « L’aménagement des quartiers pauvres est réussi ». Le nouveau Paris a coûté 250 milliards de francs. Haussmann n’a pas seulement utilisé la force par tous les moyens mais il a créé des fortunes. Il a usé de la violence du gouvernement pour aider les promoteurs à chasser les pauvres, accordé des autorisations spéciales d’exploitation à des investisseurs et édicté des règlements pour construire le « nouveau Paris » luxueux, employé le droit du monopole gouvernemental pour assurer à ces hommes d’affaires un retour sur investissement à court terme et des profits séduisants. Après la fin de la période d’exploitation, les constructions devaient revenir au gouvernement. Ainsi, la coopération hommes d’affaires-gouvernement a fait fortune, de nombreux fonctionnaires en ont profité pour tirer des profits. Peu de pauvres chassés de leur logis ont obtenu des indemnités. Pour eux, cette transformation est synonyme de catastrophe naturelle.



C. « La période de destructions et de déplacements libres » après Haussmann.
Le phénomène Haussmann, dans les pays démocratiques, n’est pas répandu. Ces transformations  spéciales ne se sont étendues que sur 20 ans en France. Après, les changements, qui n’ont pas cessé et ont respecté le nouvel aspect de la ville, présentaient de grandes différences avec ceux de l’époque d’Haussmann. En effet, sous la République, les transformations de la ville devaient suivre deux principes : destructions et transferts des populations dans un cadre commercial en suivant le principe de la liberté commerciale ; dans le cadre de l’intérêt public après décision démocratique. D’abord, le projet faisait l’objet de débats au Parlement avant d’être exposé à l’opinion publique. Lorsqu’un consensus acceptait la construction, une seconde étape dans la procédure commençait avec la liberté commerciale qui devait être maintenue. Si un prix exorbitant était demandé lors de ce deuxième tour, un organisme neutre évaluait le projet et les ressources nécessaires. Si les populations à déplacer ne pouvaient accepter ce projet, on entrait dans une quatrième étape avec un débat sur un projet de remplacement. En cas d’échec, il revenait au gouvernement de fixer le prix sur des bases raisonnables et équitable pour les déplacés. Ce processus paraît assez complexe mais il évitait qu’un seul responsable prenne une décision.
Après Haussman, les droits des pauvres étaient davantage pris en considération. D’une part, le gouvernement ne pouvait les chasser par la force, d’autre part la responsabilité croissante envers ces pauvres s’accompagnait de mesures. Ce pays démocratique montrait deux tendances, un pouvoir qui rencontrait de plus en plus de limites et une responsabilité qui pouvait être examinée. En d’autres termes, le gouvernement pouvait de moins en moins agir à sa guise et se trouvait confronté de plus en plus à des situations qui l’obligeait à faire ce qu’il ne désirait pas faire. Que ne voulait pas faire le gouvernement ? Ne pas aider les pauvres, s’investir dans les quartiers pauvres et transformer les rudimentaires habitations.

A suivre

Je poursuis la traduction des principaux passages de l’article de Qin Hui.
Une seconde partie s’attache aux transformations menées par le baron Haussmann dans le Paris du Second Empire et montre toutes les discriminations que subissent les populations flottantes. Bien entendu, ce miroir nous renvoie à certaines descriptions des conditions actuelles des migrants chinois. La revue « Perspectives chinoises » nous a indiqué hier qu’un texte qui présente et commente cet article se trouve en ligne ici . L’auteur de l’article, Edmund W. Cheng, remarque qu’ « En faisant des analogies avec la période haussmannienne de Paris et l’apartheid en Afrique du Sud, Qin explore la discrimination institutionnelle envers les migrants chinois, et demande la reconnaissance de leurs droits pour mettre fin à cette injustice. Cette perspective fondée sur le droit contraste avec les politiques d’état fondées sur des approches utilitaires, qui traitent les migrants comme une force de travail nécessaire bien qu’exclue. En provoquant cette tension dans le spectre politique, la proposition de Qin a attiré des gens de positions différentes, volontairement ou non, dans un débat sur les droits des migrants ».
Une dernière partie montre les améliorations apparues après la période d’Haussmann et la prise en compte des conditions des pauvres. Il est facile de voir que ces lignes constituent un véritable message qu’envoie l’historien aux plus hautes autorités.

 


Le texte de Qin, principaux passages :

A. Importants destructions et transferts de population du français Haussmann
Durant le Moyen-Age, l’immigration n’était pas libre et Paris n’avait pas de bidonville. Après la Révolution, l’immigration a gagné sa liberté. Le nombre de paysans installés dans la capitale a fortement crû. Durant les périodes de la Restauration, de la Monarchie de Juillet et du Second Empire, l’industrialisation de la France et l’extension des villes se sont accélérées. De 1800 à 1860, la population de Paris a triplé, de 580 000 à 1,7 million. Les pauvres nouveaux migrants ont saisi les opportunités et des logements privés à bas loyers adaptés ont vu le jour pour former dans l’ouest, le nord et l’est de la capitale des bidonvilles. Non seulement, ces quartiers manquaient de raffinement, mais les hauts dignitaires se sentaient mal à l’aise face à ce spectacle. Par ailleurs, ces quartiers avaient donné origine à nombre de révoltes. Même si les idées radicales ne proviennent pas des quartiers pauvres, certains notèrent que de 1789 à 1848, les fauteurs de troubles avaient dressé leurs barricades dans ces rues. Les canons de la répression avaient du mal à parvenir dans ces artères étroites, c’est pourquoi ces bidonvilles provoquaient des maux de tête aux unificateurs.
Une opportunité vint avec l’arrivée de Napoléon III en 1852, qui rétablit l’Empire, qui se dirigeait vers une dictature et un affaiblissement des droits du citoyen. L’Empereur en 1853 nomma le baron Haussmann préfet de la Seine et lui confia la mission « d’aménager » les quartiers pauvres.
Son pouvoir était immense, il utilisa la force du pouvoir pour détruire les quartiers et déplacer les populations. On raconte que sur une carte de la ville de Paris, il traça plusieurs lignes droites sur les rues étroites et encombrées du Paris du Moyen-Age pour créer la forme d’une nouvelle ville. Il a renversé les obstacles pour créer de grands boulevards. En 17 ans, 43% des habitations ont été détruites. « L’aménagement des quartiers pauvres est réussi ». Le nouveau Paris a coûté 250 milliards de francs. Haussmann n’a pas seulement utilisé la force par tous les moyens mais il a créé des fortunes. Il a usé de la violence du gouvernement pour aider les promoteurs à chasser les pauvres, accordé des autorisations spéciales d’exploitation à des investisseurs et édicté des règlements pour construire le « nouveau Paris » luxueux, employé le droit du monopole gouvernemental pour assurer à ces hommes d’affaires un retour sur investissement à court terme et des profits séduisants. Après la fin de la période d’exploitation, les constructions devaient revenir au gouvernement. Ainsi, la coopération hommes d’affaires-gouvernement a fait fortune, de nombreux fonctionnaires en ont profité pour tirer des profits. Peu de pauvres chassés de leur logis ont obtenu des indemnités. Pour eux, cette transformation est synonyme de catastrophe naturelle.



C. « La période de destructions et de déplacements libres » après Haussmann.
Le phénomène Haussmann, dans les pays démocratiques, n’est pas répandu. Ces transformations  spéciales ne se sont étendues que sur 20 ans en France. Après, les changements, qui n’ont pas cessé et ont respecté le nouvel aspect de la ville, présentaient de grandes différences avec ceux de l’époque d’Haussmann. En effet, sous la République, les transformations de la ville devaient suivre deux principes : destructions et transferts des populations dans un cadre commercial en suivant le principe de la liberté commerciale ; dans le cadre de l’intérêt public après décision démocratique. D’abord, le projet faisait l’objet de débats au Parlement avant d’être exposé à l’opinion publique. Lorsqu’un consensus acceptait la construction, une seconde étape dans la procédure commençait avec la liberté commerciale qui devait être maintenue. Si un prix exorbitant était demandé lors de ce deuxième tour, un organisme neutre évaluait le projet et les ressources nécessaires. Si les populations à déplacer ne pouvaient accepter ce projet, on entrait dans une quatrième étape avec un débat sur un projet de remplacement. En cas d’échec, il revenait au gouvernement de fixer le prix sur des bases raisonnables et équitable pour les déplacés. Ce processus paraît assez complexe mais il évitait qu’un seul responsable prenne une décision.
Après Haussman, les droits des pauvres étaient davantage pris en considération. D’une part, le gouvernement ne pouvait les chasser par la force, d’autre part la responsabilité croissante envers ces pauvres s’accompagnait de mesures. Ce pays démocratique montrait deux tendances, un pouvoir qui rencontrait de plus en plus de limites et une responsabilité qui pouvait être examinée. En d’autres termes, le gouvernement pouvait de moins en moins agir à sa guise et se trouvait confronté de plus en plus à des situations qui l’obligeait à faire ce qu’il ne désirait pas faire. Que ne voulait pas faire le gouvernement ? Ne pas aider les pauvres, s’investir dans les quartiers pauvres et transformer les rudimentaires habitations.